Le travail de la position à l’obstacle est un fondamental qui arrive très tôt dans l’apprentissage du cavalier. Voici donc une petite piqure de rappel ainsi que quelques conseils pour accompagner ses cavaliers, quel que soit leur niveau, à améliorer leur position.

D’après une webconférence de l’IFCE, la position du cavalier est importante pour 3 raisons : 

• communiquer avec le cheval de manière sereine grâce à un corps souple et décontracté
• maintenir l’équilibre dans le mouvement
• être en sécurité

La bonne position, ou posture, est donc primordiale pour obtenir une bonne communication entre le cavalier et le cheval. A l’obstacle, cela conditionnera la bonne efficacité du cavalier. En effet, un cavalier déstabilisé par le saut, ou dont le fonctionnement n’est pas optimal, ne pourra pas être précis dans ses actions et perdra le contrôle dont il a besoin pour effectuer son parcours. 

Corriger très régulièrement les défauts de position ou de fonctionnement du cavalier à l’obstacle est donc absolument fondamental pour le guider dans sa réussite.

Rappels théoriques

D’après le plan de formation de la FFE, l’équilibre à l’obstacle s’aborde dès le galop 2 (Rechercher son équilibre au trot et au galop & Découvrir son équilibre sur des sauts isolés), jusqu’au galop 7 où l’équilibre à l’obstacle doit être acquis sur des enchaînements de sauts rapprochés, et sur du terrain varié. 

Petit point biomécanique

En fait, ce que la biomécanique nous apprend c’est qu’on est en équilibre quand la projection verticale du centre de gravité se trouve dans le polygone de sustentation. Le polygone de sustentation c’est la surface créée entre tous les points d’appuis.

Quand on est debout, le polygone de sustentation c’est donc la surface des deux pieds et le polygone qui les relie. Pour tenir en équilibre il faut que la verticale qui passe par le centre de gravité, arrive dans ce polygone.

A cheval, le polygone de sustentation est donc réduit au rectangle qui englobe les deux planchers d’étriers, ce qui est peu. On comprend mieux pourquoi un défaut de position avant/arrière est si vite pénalisant. Et on comprend mieux aussi pourquoi la largeur des planchers d’étriers est si importante pour les cavaliers.

Position 2, 2,5 ou 3 points ?

Ces points sont en fait les points de contact du cavalier avec le cheval. 

En position 2 points, le cavalier est en contact de son cheval uniquement grâce à ses 2 jambes.
En position 2,5 points, le cavalier est en contact avec son cheval grâce à ses 2 jambes, ainsi que les fesses qui frôlent la selle.
Enfin, en position 3 points, les fesses sont clairement en contact avec la selle, mais le cavalier garde son poids bien réparti dans ses étriers, contrairement à une position assise classique. 

Les observables

• Vérifiez que le nombril du cavalier est à la verticale de ses étriers. C’est comme ça que vous vous assurerez que le cavalier est bien en équilibre et que ça n’est pas le cheval qui le porte.
• Vérifiez le bon fonctionnement de toutes les articulations du cavalier. L’articulation coxofémorale, le genou et la cheville doivent amortir les mouvements du cheval.
• Les étrivières doivent être à la verticale.
• Les mains du cavalier doivent être en avant des épaules du cavalier et devant le garrot du cheval.
• Ne négligez pas l’importance du regard, porté au loin pour aider le cavalier à se stabiliser.

Le conseil de William Fox Pitt sur la position à l’obstacle

Dans un précédent article très détaillé, nous expliquions la technique que William Fox Pitt, immense cavalier de concours complet anglais – tant par la taille (1,98m) que par le talent –  enseigne à ses cavaliers. 

Pour lui le bon équilibre pour un cavalier, que l’on soit sur le plat ou à l’obstacle, c’est quand on peut prendre le cavalier dans la position dans laquelle il est à cheval, le poser par terre dans cette position, et que le cavalier tient sur ses pieds. S’il tombe devant ou s’il tombe derrière c’est le cheval qui doit le compenser ce déséquilibre et qui doit le porter. 

Lui préconise de monter avec toutes les articulations très fléchies, les épaules en avant de la verticale et les fesses en arrière. Un peu comme quand on fait des squats. 

La solution pour arriver à ça : raccourcir les étriers. Le problème avec les étriers “trop longs” c’est que le cavalier n’a pas suffisamment de marge de manoeuvre pour fléchir ses articulations tout en restant au dessus de la selle. Dès que le cavalier se fléchit, il touche la selle et donc impacte le cheval.

Certains cavaliers se sentiront plus vulnérable parce qu’ils ont moins de surface de contact avec le ventre du cheval, mais d’après lui, les étriers chaussés plus courts stabilisent beaucoup plus le bas de jambe et donc sécurisent plus le cavalier.

La position qu’il préconise est donc une position dite “2 points”, ou “jockey”.

A vous d’essayer avec vos cavaliers !

Les conseils des coachs ! 💡

Nous vous avons demandé ce que vous utilisez comme technique pour aider les cavaliers à améliorer leur position à l’obstacle, voilà vos réponses : 

La première chose que je regarde est le positionnement de la selle (fitting adéquat). Au fil des ans, j’ai remarqué que les cavaliers sont souvent à « forcer/contrecarrer » une selle mal ajustée ou inadéquate pour eux à l’obstacle. Ils sont toujours à la recherche d’équilibre/du centre de gravité pour stabiliser leurs positions.

Julie C.

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Une autre coach nous propose ses 3 techniques : la vidéo et le mime, qu’elle détaille ici :

Pour ce qui est de la vidéo le principe est très simple. Monter une ligne d’obstacles avec sauts de puces, vertical et oxer. Filmer le cavalier puis lui montrer (super facile avec le portable).

Pour le mime c’est un peu plus drôle. Au moniteur d’imiter la position du cavalier au moment du saut (en utilisant un cube pour monture par exemple). Montrez-lui ensuite celle qu’on souhaite obtenir.

Enfin, en 3e technique on peut utiliser un autre cavalier qui aurait le même défaut, et lui faire remarquer pour qu’il puisse améliorer.

Quelques suggestions d’exercices ou de méthode pour aider les cavaliers à améliorer leur position à l’obstacle

Tous ces exercices sont à retrouver dans notre application mobile Equisense. Téléchargez-la gratuitement sur iOS ou Android. 

1. “Gendarme ou jockey”

Faites raccourcir très franchement les étriers de vos cavaliers (3-4 trous au moins), et faites les alterner entre une position 2 points, 2,5 puis 3 points.
Vous pouvez faire ça sur le plat mais aussi à l’obstacle, sur un saut isolé sans difficulté technique.

2. Mise en selle, sans les mains

Lors d’une séance de mise en selle, faites les travailler sans les rênes, en gardant les mains devant eux. Sans la tension dans les rênes, les erreurs d’équilibre sont nettement plus visibles.

3. Faites une séance filmée

Le temps d’une ou plusieurs séances, filmez vos cavaliers pour leur montrer les défauts de position. Montrez-leur la vidéo entre chaque passage pour qu’ils se corrigent pour le prochain.

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Les liens utiles : 

L’article de blog qui détaille la méthode de William Fox Pitt https://blog.equisense.com/lequilibre-du-cavalier/
Le plan de formation de la FFE : https://www.ffe.com/journaliste/Publications/Documents/Plan-de-formation-du-cavalier
La webconférence de l’IFCE sur l’attitude et le fonctionnement du cavalier : https://www.ifce.fr/ifce/connaissances/webconferences/equitation/attitude-et-fonctionnement-du-cavalier/