Hydratation estivale : les gestes clés à adopter pour votre cheval
Quand la chaleur s’installe, l’hydratation de votre cheval devient une priorité absolue pour préserver la santé et la performance. Même une légère déshydratation peut compromettre la récupération après l’effort, perturber la digestion, voire mettre en danger la thermorégulation naturelle. Les vétérinaires alertent sur les risques importants, tels que les coliques ou les coups de chaleur, qui peuvent survenir si on ne prend pas les bonnes mesures.
1. De l’eau fraîche, propre, accessible à volonté
Un cheval peut boire jusqu’à 50 litres d’eau par jour lorsque les températures grimpent ou après un exercice intense. Il est donc indispensable de lui proposer une eau fraîche idéalement entre 10 et 20 degrés (pas glacé), propre, et surtout renouvelée plusieurs fois par jour.
Il faut penser à nettoyer régulièrement les abreuvoirs ou seaux et s’assurer que les points d’eau ne sont pas stagnants. Dans un cadre sportif, comme lors d’un concours ou d’un transport, multiplier les sources d’eau à proximité peut grandement encourager le cheval à boire davantage.
2. Apport d’électrolytes : un réflexe indispensable
La transpiration massive entraîne une perte importante de minéraux essentiels tels que le sodium, le potassium, ou encore le magnésium. Ils sont indispensables au bon fonctionnement musculaire et nerveux du cheval. Pour prévenir tout déséquilibre, il est recommandé, selon les conseils vétérinaires, d’anticiper les périodes de forte chaleur ou les efforts intenses en apportant une supplémentation en électrolytes quelques jours avant. Les vétérinaires conseillent entre 30 et 50 grammes par jour, à administrer dans l’eau ou directement dans la ration.
Attention toutefois à toujours laisser de l’eau claire à disposition, car certains chevaux peuvent refuser de boire si le goût de l’eau est modifié par une trop forte concentration d’électrolytes.
3. L’alimentation comme alliée de l’hydratation
L’apport hydrique ne passe pas uniquement par l’eau : les aliments riches en eau comme les pommes ou les carottes, ainsi que les fibres digestibles, participent à maintenir un bon équilibre hydrique. En favorisant ces apports, on soutient non seulement l’hydratation intestinale, mais aussi la digestion, qui est souvent perturbée par la chaleur. Il est intéressant d’humidifier légèrement la ration, ou de proposer des mashs hydratés pour encourager la consommation d’eau via l’alimentation.
4. Adapter le rythme de travail à la météo
Éviter les exercices lors des heures les plus chaudes de la journée est une règle d’or. Privilégier les séances tôt le matin ou en fin de journée permet d’éviter le stress thermique. Lors de ces sessions, il est important de faire des pauses régulières, avec un accès permanent à l’eau, et de prévoir une phase de récupération active.
Après l’effort, une douche rafraîchissante (mais jamais glacée) aide à faire baisser la température corporelle, à condition de bien sécher ou marcher le cheval ensuite pour éviter tout coup de froid cutané.
5. Observer et réagir : les signes à ne pas négliger
Savoir reconnaître les premiers signes de déshydratation peut sauver une situation.
Le test du pli de peau : Pour le réaliser, pincez doucement une petite partie de la peau du cheval, généralement sur le cou ou l’encolure, entre le pouce et l’index. Soulevez légèrement la peau, puis relâchez-la. Observez la rapidité avec laquelle elle revient en place. Si la peau revient immédiatement, c’est bon signe. Si elle met plusieurs secondes à reprendre sa position normale, cela peut indiquer une déshydratation.
L’observation des muqueuses buccales : Ouvrez délicatement la bouche du cheval ou soulevez sa lèvre supérieure. Les muqueuses (intérieur des lèvres et gencives) doivent être humides, lisses et d’un rose vif. Si elles sont sèches, pâles ou collantes, c’est un signe d’alerte.
Le remplissage capillaire : Appuyez doucement votre doigt sur la gencive jusqu’à ce qu’elle blanchisse légèrement, puis relâchez la pression. Le retour à la couleur rose normale doit se faire en moins de deux secondes. Un délai plus long peut signaler un problème de circulation lié à la déshydratation.
Autres signes à surveiller : Une urine foncée ou très concentrée, une fatigue inhabituelle ou un comportement apathique, ainsi que des yeux enfoncés dans les orbites, sont autant de signaux d’alerte. Dans tous ces cas, il faut agir rapidement, notamment en consultant un vétérinaire si les symptômes persistent ou s’aggravent.
À partir d’une perte hydrique de 4 %, des symptômes apparaissent ; au-delà de 8 %, il est urgent de faire intervenir un vétérinaire.
Pour conclure
Hydrater son cheval en été n’est pas simplement un geste de bienveillance, c’est une obligation pour garantir ses performances et son bien-être. En suivant ces conseils, validés par la communauté vétérinaire, vous mettez toutes les chances de votre côté pour que votre cheval affronte la chaleur avec sérénité.
N’hésitez pas à consulter votre vétérinaire pour un accompagnement personnalisé adapté aux besoins spécifiques de votre cheval.