Bien préparer sa reprise de dressage : les conseils d’Alexandre Cheret
La réussite d’une reprise de dressage ne se joue pas uniquement dans le rectangle. Elle commence bien avant : à l’écurie, à la maison, dans l’approche mentale… et surtout dans la rigueur du quotidien.
Pour Alexandre Cheret, cavalier professionnel international et jeune espoir français, chaque détail compte. De la préparation technique à la gestion mentale, en passant par l’organisation logistique, rien n’est laissé au hasard. Son objectif : arriver en piste dans les meilleures conditions, pour que le cheval puisse s’exprimer librement, sans tension, et que le couple donne le meilleur de lui-même.
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Comprendre ce qu’on attend de vous
Avant même de répéter une seule figure, Alexandre insiste sur l’importance de comprendre exactement ce que les juges vont évaluer.
« Une bonne préparation commence par une compréhension claire de ce sur quoi le couple cavalier-cheval va être évalué. »
Cela implique de bien connaître les observables attendus sur chaque mouvement, d’identifier ce qui peut rapporter des points… mais aussi ce qui peut vous en faire perdre. Autrement dit, il ne s’agit pas simplement de dérouler des exercices pour les enchaîner, mais d’orienter chaque séance en fonction des objectifs de notation. Une cession trop courte ? Un arrêt mal centré ? Autant de petits détails qui peuvent coûter cher. Connaître les critères permet de travailler plus intelligemment.
Un point souvent négligé est l’analyse des mouvements à coefficient double dans le protocole de reprise. Appuyer, pas rassemblé, changements de pied en l’air… Certains mouvements valent double dans le calcul final.
« Si on réussit ces mouvements aux coefficients doubles, cela contribue à faire grimper la note alors que si au contraire on les rate, cela peut plomber les résultats », explique Françoise Hologne (cavalière professionnelle internationale blege de dressage classée au FEI World Championships). Savoir les repérer et les maîtriser permet de hiérarchiser le travail et d’adopter une vraie stratégie de performance.
Repérer les lieux, anticiper les imprévus
Une fois arrivé sur le terrain de concours, Alexandre met en place une vraie routine d’inspection. Il vérifie la sécurité et le confort du box, analyse la qualité du sol, notamment en fonction de la météo, et observe l’organisation générale de l’événement.
Ces points logistiques, souvent négligés, jouent un rôle essentiel dans la qualité de la prestation. Un sol glissant, un paddock mal placé, un planning bancal… et toute la concentration peut voler en éclats. En anticipant ces paramètres, le cavalier reste focalisé sur l’essentiel : sa reprise.
Créer sa bulle mentale pour performer
Enchaîner plusieurs reprises, gérer plusieurs chevaux, rester lucide toute la journée… C’est là que la préparation mentale entre en jeu. Alexandre a mis en place des automatismes précis pour ne pas se disperser.
« Je ne relis jamais toutes les reprises en même temps pour ne pas me mélanger les idées. »
Avant chaque passage, il ne pense qu’à la reprise qu’il s’apprête à dérouler. Il visualise le test deux fois : une première fois “à cheval”, pour ressentir chaque transition, et une seconde fois comme un juge, pour imaginer ce que celui-ci attend à chaque lettre. Il n’hésite pas à dessiner les tracés pour bien les ancrer. Et juste avant de monter, il prend quelques minutes seul, au calme, pour dérouler mentalement sa reprise, geste par geste.
Cette routine crée une vraie bulle de concentration, propice à la performance.
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Les erreurs à éviter
Deux erreurs reviennent fréquemment chez les cavaliers, même expérimentés.
1) ne pas connaître sa reprise sur le bout des doigts. Cela crée des hésitations, un manque de fluidité… et parfois, de vraies erreurs de tracé.
2) Ne pas avoir assez déroulé en conditions réelles à la maison. Le cavalier est alors surpris par l’enchaînement, le cheval aussi, et le tempo s’en ressent.
Le conseil d’Alexandre :
“Répéter les enchaînements complets, dans des conditions proches du concours, permet de sécuriser le couple. On rentre alors sur le carré avec plus de repères, plus de confiance, et un meilleur contrôle des transitions.”
C’est aussi dans ce contexte qu’on peut envisager de prendre des risques calculés : apporter plus d’expression dans un trot allongé, oser un changement de pied plus ample… Autant d’initiatives qui peuvent séduire les juges. Mais comme le rappelle Françoise Hologne (cavalière professionnelle internationale blege de dressage classée au FEI World Championships), mieux vaut rester stratégique :
« En demandant plus à son cheval, on peut parfois le pousser à la faute. »
Il faut donc progresser avec lucidité et ne chercher à briller que sur des exercices déjà bien acquis.
Répéter, s’organiser
Pour performer, Alexandre s’appuie sur trois piliers : la régularité du travail, l’hygiène de vie, et l’accompagnement.
Il monte 6 jours sur 7, en variant les objectifs pour maintenir la précision, la symétrie et la disponibilité du cheval.
Il veille à son alimentation et à sa bonne hydratation, surtout les jours de concours, un détail qui semble évident, mais souvent oublié sous le stress.
Et enfin, il s’entoure toujours d’un bon coach, capable de repérer les micro-déséquilibres que lui ne ressent plus forcément.
“Un bon œil extérieur, c’est essentiel pour progresser techniquement et corriger les défauts en amont.”
La veille et le jour J, son protocole est clair : relire sa reprise tranquillement, préparer toutes ses affaires à l’avance, s’échauffer suffisamment, et surtout… garder du temps pour respirer.
En résumé : les 5 règles d’or d’Alexandre Cheret
✅ Maîtriser parfaitement sa reprise
🎯 Comprendre les objectifs de notation
🧠 Visualiser mentalement chaque figure
🕓 Être organisé et anticiper les imprévus
👥 S’entourer d’un bon coach
Que vous soyez cavalier amateur ou compétiteur assidu, ces conseils d’Alexandre vous aideront à aborder vos concours de dressage avec plus de sérénité, de clarté et de confiance. Et avec l’application Equisense, vous pouvez structurer vos séances, suivre vos progrès et garder un œil sur votre régularité, votre symétrie, et bien plus encore.