2 min pour comprendre les infiltrations chez le cheval
L’arthrose et plus globalement les affections osseuses et articulaires du cheval sont notre hantise (et la leur !) 😱. Malheureusement, elles sont fréquentes car nous utilisons le cheval pour la pratique du sport. Vous autres cavaliers propriétaires y avez sûrement déjà été confrontés et peut-être que votre cheval a déjà bénéficié d’un des trois traitements suivants : infiltrations, mésothérapie, perfusion de bisphosphonates (dont le plus connu est le Tildren®). Mais comment ces traitements fonctionnent-ils ? Par quels mécanismes parviennent-ils à aider le cheval dans sa locomotion ? On vous dit tout, simplement !
Table des matières
Les infiltrations, en bref, comment ça marche ?
Les « infiltrations », c’est tout simplement le fait d’injecter un médicament dans une articulation. Lorsqu’on met en évidence une pathologie articulaire (l’arthrose par exemple) et que cette pathologie génère de la douleur et donc une boiterie chez le cheval, il est possible d’aller soigner localement cette articulation. Comment ? En y injectant directement un produit !
On peut faire des infiltrations dans toutes les articulations dites synoviales (boulet, jarret, grasset, articulations du dos etc). Synoviale ça veut dire qu’elles sont composées de deux surfaces osseuses recouvertes de cartilage et maintenues de part et d’autre par une capsule articulaire. Ces articulations synoviales sont les plus susceptibles de présenter une lésion douloureuse car ce sont les articulations les plus mobiles.
Un petit mot sur l’arthrose
Lors d’arthrose, la destruction du cartilage est plus importante que sa capacité de synthèse et de renouvellement. Conséquence : on déplore une perte de cartilage articulaire et une cicatrisation médiocre de ce cartilage. Et ça, ça fait mal ! C’est pour cela qu’on va aller mettre un produit directement dans l’articulation.
En savoir plus : Ces 4 points vous aideront à bien gérer l’arthrose de votre cheval
Quels produits injecter lors d’une infiltration ?
Votre vétérinaire adaptera le type de produit au cas particulier de votre cheval. Dans tous les cas, une infiltration doit être réalisée par un vétérinaire dans les meilleures conditions d’asepsie (tonte, désinfection etc) possible pour éviter d’introduire un germe dans l’articulation.
Le vétérinaire peut utiliser différents types de médicaments :
Les corticoïdes
Ils vont diminuer l’inflammation et donc limiter les facteurs responsables de la dégradation du cartilage. Ils ont aussi une action anti-douleur. Leur utilisation est tout de même controversée car si on les utilise trop souvent et en trop grande quantité, ils peuvent avoir des effets délétères sur le cartilage.
L’acide hyaluronique
Il est responsable de la viscosité et de l’élasticité du liquide synovial. L’injection du produit dans une articulation pathologique permet de réduire les phénomènes inflammatoires susceptibles d’aggraver l’agression du cartilage. L’idée, c’est de “huiler” l’articulation !
Notez que le cheval a été la première espèce testée par voie intra-articulaire avec l’acide hyaluronique. 🐴💪🏻
L’IRAP
Bien que coûteux, il reste très utilisé. C’est un anti-inflammatoire naturel produit directement à partir du sang du patient.
Le PRP (Plasma Riche en Plaquettes)
Il est riche en facteurs de croissance, c’est à dire en protéines qui favorisent la régénération des tissus. Il permet donc la régénération articulaire. Lui aussi est fait à partir du sang du patient.
Les cellules souches
L’idée, c’est d’injecter des cellules souches. C’est à dire des cellules qui ont la capacité de se transformer entre autres en cellules cartilagineuses, permettant la régénération tissulaire. Il est maintenant aisé d’obtenir des cellules souches chez le cheval à partir de prélèvement de moelle osseuse ou de cellules graisseuses.
Pour le moment, cette technique est plus utilisée pour des injections intra-tendineuses que pour des traitements intra-articulaires.
Existe-t-il d’autres traitements que les infiltrations ?
Oui ! Les plus connus sont la mésothérapie et les perfusions de bisphosphonates (le Tildren® ou l’Osphos®). Je vous détaille ça dans deux articles :
En savoir plus : 2 min pour comprendre la mésothérapie chez le cheval
En savoir plus : 2 min pour comprendre le Tildren® et les bisphosphonates
Quelle que soit la pathologie ostéo-articulaire de votre cheval, il est très important de prendre conseil auprès de votre vétérinaire. Mais au moins, maintenant, vous comprenez mieux comment ça fonctionne !
J’espère que cet article vous a intéressé.
A bientôt 🙂
Marine Slove, vétérinaire et directrice produit
👍🏻👎🏻Vous avez des retours à nous faire sur les articles de blog ? Vous avez des idées d’articles ? ==> Remplissez ce questionnaire pour nous faire part de vos commentaires et de vos envies ! 👍🏻👎🏻