L’arrêt au carré : un exercice clé
L’arrêt au carré est un exercice fondamental en dressage, il est essentiel pour réussir une reprise. L’arrêt permet de tester simultanément la perméabilité et la réactivité aux aides, l’équilibre et le rassemblé, l’impulsion et l’immobilité. C’est un mouvement qui exige une bonne préparation.
Qu’est-ce que l’arrêt au carré ?
L’arrêt au carré se définit par un arrêt franc et net, les quatre membres soutenant de façon égale le poids du cheval. Les membres antérieurs et postérieurs doivent former un rectangle régulier, donnant une impression de symétrie parfaite. Cet exercice montre la capacité du cheval à s’équilibrer, à être en harmonie avec les aides de son cavalier, et à répondre avec précision.
Réaliser un bon arrêt
- Pour que le contact reste moelleux et la mise en main stable, votre action doit être mesurée et brève
- L’assiette et la ceinture abdominale sont essentielles pour garder l’équilibre
- Un contact parfaitement égal sur les deux rênes pour une bonne rectitude
- Garder sa jambe car sans impulsion la rectitude en pâtira
Une chose est sûre, si le cheval n’évolue pas en ligne droite dans l’allure précédent l’arrêt, peu de chance qu’il soit carré.
Épaules et hanches doivent se déplacer sur une même ligne. Si un postérieur traine, la jambe du même côté devra le rappeler. Un arrêt imparfait doit systématiquement être corrigé. À force de répétition, le cheval gommera la possibilité d’un arrêt incorrect. Le moindre ajustement de sa part devra être félicité.
Dans l’arrêt, la position du cavalier doit demeurer parfaitement immobile, mains basses vers la bouche du cheval. Le buste est droit, ne recule pas derrière la verticale. Les jambes sont descendues, haut du corps grandi, poumons gonflés d’air, regard droit.
La préparation de la transition descendante doit se faire dans la recherche d’équilibre. Si la qualité de l’arrêt réside dans la préparation et la justesse de l’allure le précédent, le départ dans la transition montante lui succédant est tout aussi importante. Dans le départ au trot, il ne s’agit pas de lâcher le contact, perdant la connexion, laissant le cheval dans le vide. Il est cependant nécessaire d’ouvrir la porte tout en conservant le bénéfice d’un bon arrêt.
Les erreurs fréquentes
- Manque d’équilibre : Un cheval qui s’arrête en déséquilibre aura souvent un arrêt irrégulier, avec des membres qui ne s’alignent pas correctement.
- Trop de mains : Si le cavalier tire trop sur les rênes, le cheval risque de s’enfermer ou de passer derrière la main, compromettant l’engagement des postérieurs.
- Manque de préparation : Un arrêt réalisé sans préparation adéquate (transition trop rapide, cheval pas droit) se soldera souvent par un mauvais résultat.
Comment travailler l’arrêt au carré ?
- Préparation : L’essentiel de l’arrêt au carré se joue dans la préparation. Le cheval doit être en équilibre et en avant sans être précipité. Travaillez beaucoup sur les transitions, notamment trot-arrêt et pas-arrêt, en veillant à ce que le cheval reste réactif.
- Engagement des postérieurs : Les postérieurs du cheval doivent être bien sous lui. Cela se travaille en amont avec des exercices d’engagement, comme les transitions montantes et descendantes, les demi-arrêts et les cessions à la jambe. Plus le cheval est en équilibre, mieux il pourra répartir son poids.
- Utilisation des aides : Les aides doivent être fines et précises. La main doit rester légère pour ne pas casser l’équilibre du cheval, et les jambes doivent soutenir l’arrière-main pour l’encourager à rester bien engagé. En travaillant la subtilité des aides, vous obtenez un arrêt fluide, sans résistance.
- L’immobilité : Une fois l’arrêt réalisé, il est essentiel que le cheval reste immobile et attentif. Travaillez ce point en restant quelques secondes dans l’arrêt avant de repartir. Ne laissez pas le cheval anticiper, cela vous permet de renforcer sa concentration.
Travailler l’immobilité
Le cheval doit patienter dans l’arrêt et ne repartir que sur une action de jambe dédiée. À l’entrainement, lorsqu’il est carré et immobile, habituez votre cheval à attendre le signal : donnez lui progressivement les rênes jusqu’à les tenir à la couture. Tant que vous ne donnez pas le code de la marche avant avec vos jambes, le cheval doit rester sur place. C’est un exercice intéressant à répéter régulièrement afin d’améliorer son immobilité et sa concentration. Il est essentiel de différencier un cheval trépidant d’inquiétude d’un cheval derrière la jambe refusant la constance de l’arrêt.
1/ Le cheval piétine fébrilement, impatient de repartir vers l’avant.
Il se peut que l’immobilité l’inquiète ou lui demande un effort trop important. Prenez votre mal en patience, répétez l’exercice. Acceptez dans un premier temps un arrêt imparfait, favorisant le calme et la fixité des membres. Rassurez votre partenaire, caressez-le, parlez-lui. Progressivement, il gagnera en impassibilité.
2/ Le cheval semble serein mais recule.
Il n’est manifestement pas dans le mouvement en avant. Corrigez immédiatement cette tendance au repli, n’hésitez pas à repartir franchement vers l’avant au pas voire même au trot.
Fréquence de travail
Pour un arrêt au carré réussi, il est recommandé de le travailler régulièrement, mais sans en faire un exercice répétitif qui pourrait faire anticiper le cheval. Insérez-le dans des exercices plus complexes pour garder l’engagement et l’attention du cheval tout au long de la séance.
3 conseils à retenir
- Pas de transitions galop/arrêt si les descendantes galop/pas et trot/arrêt ne sont pas parfaitement maîtrisées.
- Les chevaux sont des animaux d’habitude : ils ne font pas la différence entre l’arrêt de votre entrée de reprise et l’arrêt pour papoter ou pour mettre pied à terre. En conséquence, soignez tous les arrêts sans exception.
- Ne vous arrêtez jamais précisément au même endroit afin de lutter contre l’anticipation. Sur la ligne du milieu de A à C notamment, repoussez systématique l’arrêt d’entrée et de sortie de reprise de quelques mètres. Montez parfois la ligne du milieu en préparant l’arrêt mais sans le faire effectivement.