2 min pour comprendre la mésothérapie chez le cheval
Dans l’article précédent, je vous expliquais ce qu’est l’arthrose et comment les infiltrations fonctionnaient pour soulager la douleur. Des méthodes complémentaires comme la mésothérapie existent, notamment pour les pathologies ostéo-articulaires, cervicales et dorsales. Laissez-moi vous expliquer son fonctionnement, en bref !
Article précédent : 2 min pour comprendre les infiltrations chez le cheval
La mésothérapie, en bref, comment ça marche ?
Basée sur les propriétés de la peau, la technique de mésothérapie (injection de produits dans la peau sur une surface donnée pour soulager une douleur plus profonde) est apparue en 1952 chez les humains. Ce traitement peu invasif, à moindre risque et peu onéreux, est principalement utilisé chez le cheval pour traiter les douleurs dorsales et cervicales qui interfèrent sur ses performances sportives.
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Si je vous demande quel est l’organe le plus grand du corps, je suis sûre que vous allez me répondre le foie ou les poumons. Et bien en réalité, il s’agit de la peau ! Cette dernière a de nombreuses propriétés. Elle est richement vascularisée et les capillaires sont sous dépendance du système nerveux périphérique. Elle possède également de nombreux récepteurs permettant de détecter des stimuli mécaniques, thermiques et nociceptifs (liés à la douleur). C’est grâce à ces propriétés que la mésothérapie a un intérêt !
Mais alors comment ça marche ? 🤔
Pourquoi injecter des produits dans la peau avec des petites aiguilles soulage une douleur dorsale profonde ? Figurez-vous que le mécanisme réel de la mésothérapie relève depuis sa création de nombreuses hypothèses.
Le Dr Michel Pistor, médecin et inventeur du procédé disait « je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment, mais ça marche … ». Aujourd’hui encore, on n’a pas levé la totalité du mystère sur le procédé. 🤷♀️
On pense que deux mécanismes sont impliqués :
- La ponction de l’aiguille et l’injection d’un petit volume de produit a pour effet de stimuler les fibres sensitives (fibres nerveuses qui jouent un rôle dans la perception d’un stimulus) de gros diamètre. Or la stimulation de ces dernières aurait un effet inhibiteur sur les fibres de petit diamètre, qui sont elles, responsables de la douleur.
- Cette même ponction engendrerait la libération d’endomorphines qui sont des molécules (ressemblant à la morphine) qui ont une forte action anti-douleur, de longue durée qui plus est.
Liquide physio ou médicaments ?
Mais alors, je sais ce que vous allez me dire : si c’est la ponction de l’aiguille et le fait d’injecter un petit volume dans la peau qui provoque mécaniquement ces deux effets : pourquoi mettre un produit spécifique et pas tout simplement du liquide physiologique ? 🧐
Très bonne question : aucune étude à ce jour n’a clairement démontré qu’il fallait mettre un produit plutôt qu’un autre et il semblerait qu’on observe des effets même en injectant du liquide physiologique.
Cependant, on suppose (à tort ou à raison, peut-être le saurons-nous un jour) qu’utiliser les propriétés pharmacologiques des molécules à notre disposition majore les effets bénéfiques de la mésothérapie. Les vétérinaires utilisent donc des anesthésiques locaux, des myorelaxants (qui favorisent le relâchement des muscles), des anti-inflammatoires ou d’autres molécules. Chaque praticien a ses habitudes et effectue son propre mélange en fonction de l’affection du patient à traiter, des propriétés des molécules utilisables et de son expérience personnelle.
Le volume du mélange dépend de l’étendue de la surface à traiter. Pour augmenter le volume, il est possible de diluer les médicaments avec du sérum physiologique. Comme je vous l’expliquais, certains praticiens réalisent des mésothérapies avec uniquement du sérum physiologique. Cela ne doit plus vous surprendre ni vous inquiéter 😀
Pour approfondir le sujet : En bref, le Tildren® et les bisphosphonates
Voilà pour la mésothérapie, en bref ! N’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire, il saura vous conseiller.
J’espère que cet article vous a intéressé.
A bientôt 🙂
Marine Slove, vétérinaire et directrice produit