Tout ce qu’il faut savoir sur la récupération après l’effort chez le cheval
Que faut-il faire pour bien faire récupérer son cheval après l’effort ? Le faire marcher ? Trotter ? Et combien de temps ? Vous apprendrez dans cet article tout ce dont vous avez besoin sur la récupération après l’effort chez le cheval ⏩
Table des matières
- Que se passe t-il dans le corps pendant un effort ?
- 1er type de récupération après l’effort chez le cheval : la récupération active
- 2ème type de récupération après l’effort chez le cheval : la récupération passive
- Faire masser son cheval pour améliorer sa récupération
- Mesurez le temps de récupération avec Equisense Motion Sport !
Que se passe t-il dans le corps pendant un effort ?
Pour bien comprendre comment se passe la récupération après l’effort chez le cheval, il faut d’abord bien comprendre ce qu’il se passe pendant l’effort. Alors parlons des muscles et de leur carburant.
Les 3 filières énergétiques
Les muscles ont besoin d’énergie pour fonctionner, il ont besoin « d’essence ». La différence avec une voiture par exemple est que le corps crée le carburant dont il a besoin.
Il utilise pour ça les sucres, les graisses ou les protéines que lui apporte la nourriture notamment. Aussi, la façon de créer ce carburant dépend du type d’effort fourni. Ces différentes façons de créer le carburant s’appellent les « filières énergétiques ». Elles sont au nombre de 3, les voici :
- la filière anaérobie alactique : Elle concerne les efforts très brefs et très intenses, comme les sauts ou les premières secondes d’une course. Elle utilise les réserves de carburant disponibles dans les cellules musculaires qui sont très limitées. Les déchets qu’elle produit vont servir à régénérer les réserves de carburant. Elle n’utilise pas d’oxygène, d’où le terme « anaérobie ».
- la filière anaérobie lactique : Elle concerne les efforts nécessitant une puissance élevée sur des efforts relativement courts (max. 2 min). Cette filière n’utilise pas non plus d’oxygène, mais elle produit un déchet très important : l’acide lactique . On y reviendra après.
- la filière aérobie : Elle concerne les efforts longs, utilise de l’oxygène et produit comme déchets de l’eau et du C02 (on remarque de la transpiration et une respiration soutenue).
Pour résumer :
Anaérobie alactique | Anaérobie lactique | Aérobie | |
Délai de disponibilité | Immédiat | ~20s | ~2min |
Puissance | Elevée | Moyenne | Faible |
Type d’effort | Court et intense | Assez court et assez intense | Long et moins intense |
Déchets créés | Créatine et Phosphate | Acide Lactique | H2O et CO2 |
L’acide lactique, ou les lactates
Faisons un point sur l’acide lactique, aussi appelée les lactates.
L’acide lactique est le déchet de la filière anaérobie lactique. Quand on utilise la filière anaérobie lactique, les lactates créés vont être stockés dans un premier temps dans les cellules musculaires. Or, le corps essaie de réutiliser tant qu’il peut les lactates qu’il crée. En effet, le corps est une formidable machine basée sur le principe de l’économie circulaire. Donc quand on passe rapidement en filière aérobie par exemple, le corps réutilise les lactates générés juste avant.
Toutefois, quand l’effort est trop intense, les lactates s’accumulent et passent dans le sang. Et c’est exactement ce phénomène qui « pose problème » ! Or le moyen de limiter les dégâts réside dans … la récupération !
(Fait intéressant : l’acide lactique est aussi l’acide qui fait cailler le lait)
Prenons un exemple concret : une course ou un cross 🏇🏻
Les 10 premières secondes vont faire intervenir la voie anaérobie alactique. L’athlète (cheval ou homme) va épuiser les maigres réserves de carburant stockées dans ses muscles.
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Ensuite c’est la voie anaérobie lactique qui va prendre le relais pendant quelques minutes. Mais cette filière va produire de l’acide lactique très rapidement.
Si vous courez, vous avez certainement remarqué qu’au bout de quelques minutes vous avez comme un coup de mou, c’est le temps que la filière aérobie prenne le relais.
Une fois que l’athlète est installé dans sa vitesse de croisière, c’est la filière aérobie qui fait le travail et qui fait transpirer et souffler fort.
Si la vitesse n’est pas trop élevée pour l’athlète, le corps va dégrader l’acide lactique contenue dans les cellules musculaires et régénérer ses réserves de carburant. Dans ce cas, la course peut durer longtemps (c’est le cas des courses d’endurance).
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En revanche, si la vitesse est trop élevée OU lors du sprint final, la filière anaérobie lactique va suppléer la filière aérobie avec cet inconvénient de produire de l’acide lactique.
Le corps ne peut alors pas dégrader les lactates parce qu’il y en a trop et cela devient le facteur limitant de la course. L’athlète est contraint de ralentir, il ne peut plus tenir le rythme. C’est pour ça que vous entendez parfois les athlètes dire « Je suis lactique ».
Or, les conséquences d’une trop grosse quantité d’acide lactique dans l’organisme sont nombreuses : crampes et douleurs musculaires, chutes de tension, grosse fatigue, déshydratation etc. Faire récupérer son cheval après l’effort de manière réfléchie est donc fortement conseillé.
Quelle est donc la fonction de l’entraînement ?
Et bien les effets de l’entrainement seront notamment de permettre au corps de mieux tolérer la présence de lactate et surtout de beaucoup mieux le réutiliser ! La filière aérobie sera beaucoup plus efficace et permettra de faire redescendre le taux de lactates beaucoup plus rapidement. L’entrainement permettra donc à votre cheval de tenir plus longtemps, à une vitesse plus élevée !
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1er type de récupération après l’effort chez le cheval : la récupération active
La récupération active consiste à faire un effort aérobie (d’endurance) pour permettre au cheval de mieux récupérer du gros effort qu’il a fait juste avant. Concrètement, quand on vous dit de trotter après votre cross, c’est de la récupération active.
A quoi ça sert ?
Cela va permettre plusieurs choses :
- diminuer le temps que va mettre le cheval à retrouver une fréquence cardiaque de repos
- diminuer le temps que va mettre le cheval à retrouver une fréquence respiratoire de repos
- faire redescendre plus rapidement la température corporelle
- reconstituer les réserves d’énergie
- éliminer l’acide lactique stockée
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Quand faut-il faire une récupération active ?
La récupération active est plus adaptée aux efforts intensifs mais relativement courts. Typiquement, un cross ou un galop soutenu. En fait, c’est quand le cheval aura accumulé des lactates. Le but étant d’aider le corps du cheval à reconsommer plus rapidement les lactates et donc à en faire baisser la concentration.
Cela pourrait sembler un peu étrange de dire de faire un effort pour récupérer d’un autre effort. Mais comme expliqué au dessus, en maintenant l’effort mais à un seuil plus bas (vitesse réduite), les organes qui vont consommer l’acide lactique seront mieux irrigués. Ils pourront ainsi récupérer plus vite l’acide lactique pour le dégrader. Pour information, ces organes sont les muscles, le coeur, le foie, les reins et le cerveau.
Tandis que si vous vous arrêtez directement à l’arrivée du cross, l’acide lactique va stagner dans les muscles. Chute de tension et crampes vont alors survenir. Cela peut être problématique si vous enchaînez avec un CSO le lendemain par exemple.
Qu’est ce qu’une bonne récupération active ?
Une bonne récupération active chez le cheval consiste à trotter pendant 5 à 15 min maximum à vitesse réduite à la sortie immédiate de l’effort. (Oui, 15min est très long). Pendant cette durée là, laissez le cheval décider de la vitesse à laquelle il veut trotter, et laissez le rênes longues. Attention, une récupération active différée perd tout son intérêt. En effet, 10 min après l’arrivée est déjà trop tard ! [1]
Quand récupération active il y a, elle doit être faite immédiatement après l’arrêt de l’effort.
2ème type de récupération après l’effort chez le cheval : la récupération passive
La récupération passive au contraire consiste à ne rien faire (arrêt complet ou promenade au pas) pour mieux faire récupérer son cheval après l’effort.
C’est adapté dans le cas des efforts de faible intensité ou des efforts d’endurance à faible vitesse qui n’auront pas produit d’acide lactique. Dans ce cas, marcher quelques minutes avant de retourner au box suffira largement !
Faire masser son cheval pour améliorer sa récupération
Les athlètes humains de haut niveau passent tous entre les mains d’un masseur après les gros efforts pour améliorer leur récupération et diminuer les courbatures. Alors pourquoi ne pas offrir le même confort à votre cheval ?
Les massages manuels permettent d’améliorer la souplesse du cheval et d’optimiser ses performances, en améliorant :
- La circulation sanguine
- La circulation du système lymphatique
- La tonicité musculaire et la mobilité articulaire
- L’élimination des toxines après l’effort
Les principaux effets des massages sont de :
- Diminuer les courbatures
- Soulager les douleurs, notamment dans les cas d’arthrose
- Récupérer de l’énergie et de la souplesse
- Augmenter ses performances et sa capacité de récupération
- Gagner en souplesse et liberté de mouvement
- Bien-être physique et psychologique
- Réduire les risques de blessure
N’hésitez donc pas à faire appel à un masseur équin, comme Aurélie Verdier d’EquiV, pour aider votre cheval à bien récupérer.
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Mesurez le temps de récupération avec Equisense Motion Sport !
Comme expliqué un peu plus haut, la récupération a pour but, entre autres, de retrouver une fréquence cardiaque de repos. Au fur et à mesure de votre entrainement, le temps de récupération devrait donc baisser. Votre cheval réussissant à retrouver une FC basse plus rapidement.
Et bien désormais, grâce à Equisense Motion Sport, notre produit connecté qui intègre un cardiofréquencemètre pour le cheval, vous pourrez savoir combien de temps votre cheval met à récupérer après un effort ! La mesure est automatique et vous permet donc de savoir quel type de récupération est le plus approprié pour lui.
Vous saurez bientôt tout sur la physiologie de l’effort, et vous pourrez en conséquent parfaitement adapter vos entraînements et vos récupérations !
A bientôt pour un prochain article,
Camille Saute,
Responsable R&D chez Equisense
Bibliographie
Auvinet B., Galloux P., Goupil X., Demonceau T., Intérêt de la récupération active chez le cheval de CCE. Revue Equathlon, vol. 3, n°9, mars 2011
Authie E., Contribution à l’évaluation de la charge de travail des jeunes chevaux de CCE à l’entraînement et en compétition. Comparaison avec une population de chevaux de 7 ans. Thèse vétérinaire, Nantes, 2011
Dahl S., Contribution à l’étude de la récupération active chez le trotteur français à l’entraînement, Thèse vétérinaire, Maisons Alfort, 2005