7 raisons de faire des déplacements latéraux tous les jours
Les déplacements latéraux sont extrêmement bénéfiques pour votre cheval, et ça n’est pas limité aux chevaux de dressage. Nous vous donnons ici 7 bonnes raisons de les pratiquer quotidiennement.
Dans un précédent article, nous vous proposions des exercices de musculation en dressage, dont 2 faisaient appels à des déplacements latéraux. Nous vous y expliquions très brièvement que les déplacements latéraux avaient de nombreux avantages, sans pouvoir rentrer dans les détails. Voici désormais ce qu’il se passe quand vous faites des déplacements latéraux.
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Table des matières
Les déplacements latéraux font travailler les muscles adducteurs et abducteurs.
Qu’est-ce l’abduction et l’adduction ?
La particularité des déplacements latéraux c’est que ce sont des exercices qui font intervenir des mouvements d’adduction et d’abduction. Ce sont des mouvements d’écartement et de rapprochement des membres par rapport au corps.
L’adduction c’est quand un membre se rapproche du plan médian (plan qui coupe le cheval en deux dans sa longueur). Donc une adduction c’est quand le membre se rapproche de l’autre membre. (Un petit moyen mnémotechnique pour s’en souvenir : adduction c’est A-D-D, et ça sonne comme “En DeDans”.)
L’abduction, c’est l’inverse, c’est quand le membre s’écarte du plan médian, donc quand il s’écarte de l’autre membre.
Les déplacements latéraux font donc travailler les muscles adducteurs et abducteurs qui sont moins sollicités par d’autres exercices.
Les muscles adducteurs et abducteurs
Si on regarde chez l’Homme, quels sont nos muscles adducteurs et abducteurs ?
Au niveau des membres supérieurs ce sont nos pectoraux qui sont adducteurs. Quant aux muscles de l’omoplate (trapèze, deltoïde, …) ils sont sont abducteurs.
Ensuite, pour les membres inférieurs, on les appelle le groupe des adducteurs (plutôt facile à retenir). Ce sont ces muscles qui vous font mal à l’intérieur de la cuisse après une séance au trot assis par exemple.
Enfin les muscles abducteurs de la cuisse, ce sont les muscles fessiers et le “tenseur du Fascia Lata” qui est sur le côté de la cuisse.
Si l’on fait ce parallèle c’est que chez le cheval c’est pareil !
Une simple épaule en dedans sollicite donc de nombreux muscles. C’est d’autant plus vrai que les abductions et adductions ne sont pas “pures”. En effet, puisqu’elles sont combinées à un mouvement de protraction / rétraction. C’est à dire que quand votre cheval écarte son antérieur sur un appuyer il l’écarte vers le côté ET vers l’avant, ce qui multiplie encore les bénéfices musculaires en mettant au travail notamment les muscles abdominaux pour les postérieurs.
Les déplacements latéraux mobilisent tout le bassin
Lorsque nos entraîneurs nous disent que notre cheval a bien abaissé sa hanche, c’est parce que, si vous remarquez bien, le grasset et le jarret ne permettent pas de mouvements d’écartement / rapprochement. Ils sont limités aux mouvements de flexion / extension. Donc pour pour permettre aux postérieurs de se rapprocher ou de s’écarter, c’est la hanche qui va intervenir.
En fait c’est comme notre genou. Si vous voulez ramener votre pied à l’intérieur, vous ne pouvez pas plier le genou vers l’intérieur. La rotation se fait depuis la hanche.
Prenons l’exemple d’un appuyer à droite :
Lorsque le postérieur gauche va se mettre en adduction (vers l’avant et l’intérieur), les abdominaux à gauche se contractent pour permettre au postérieur d’avancer. En même temps les muscles fessiers à gauche vont se relâcher. Ça va permette au bassin de basculer vers la gauche. Les muscles de l’intérieur de la cuisse à gauche vont se contracter. Et comme le bassin a basculé à gauche, le postérieur gauche peut donc passer à l’intérieur et croiser le postérieur droit. Cette bascule du bassin par relâchement des fessier, et bien c’est ça l’abaissement de la hanche.
En fait c’est la même chose quand ils dorment debout sur 3 pieds ! Une des hanches s’abaisse, la fesse est relâchée, le postérieur peut passer sous le ventre.
Les déplacement latéraux permettent de muscler toute l’épaule
C’est un peu le même problème pour les antérieurs. En effet, la forme du thorax et la position des antérieurs (surtout de l’omoplate) sur celui ci fait qu’il n’y a pas de vrai mouvement d’écartement / rapprochement possible. De plus, le fait que, comme pour les postérieurs, les articulations basses n’autorisent quasiment pas de mouvements sur le côté, ça complique encore plus la tâche.
Du coup, lors d’une adduction (rapprochement de l’antérieur), ce sont les muscles pectoraux (le poitrail) qui vont se contracter pour rapprocher l’antérieur. En se contractant, ils vont entraîner toute l’épaule vers le bas.
A l’inverse, quand l’antérieur doit s’écarter, ce sont les muscles Trapèze et Rhomboïde qui vont se contracter pour tirer l’épaule vers le haut.
C’est pour cela que les déplacements latéraux sont très bons pour bien muscler l’avant main du cheval !
Si on résume, les 7 raisons de faire des déplacements latéraux sont …
Les déplacements ça sert avant tout à embêter les cavaliers, mais après ça, on peut les utiliser pour :
- muscler les fesses parce qu’elles se contractent fort pour écarter les postérieurs
- renforcer les abdominaux parce qu’ils se contractent pour faire croiser les postérieurs
- muscler l’intérieur des cuisses pour faire croiser les postérieurs
- développer les pectoraux (poitrail) lors du croisement des antérieurs, particulièrement utile pour les chevaux d’obstacle pour soutenir leur tronc à la réception d’un saut
- muscler le haut de l’épaule donc les muscles autour du garrot et de la sortie de l’encolure qui se contractent pour écarter les antérieurs
- améliorer la mobilité du dos grâce aux différentes rotations
- améliorer la mobilité du bassin et donc permettent de limiter les problèmes de la hanches
A force de les pratiquer tous les jours, vous pourrez voir de nombreux effets sur la musculation, la souplesse, mais aussi sur la locomotion de votre cheval grâce au suivi fait par votre capteur Equisense Motion S.
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Et tout ça va sans dire, mais tous les chevaux, qu’importent leur discipline, ont tout à y gagner !
A bientôt pour un prochain article,
Camille Saute
Responsable R&D chez Equisense
Bibliographie
J.-M. Denoix, Biomécanique et gymnastique du cheval. Paris, France: Vigot, 2014.
Barone, Anatomie comparée des mammifères domestiques, Tome I : Ostéologie – atlas. Paris, France: Vigot, 1976.