Voici comment muscler le poitrail de son cheval !
Vous aussi vous en avez marre des poitrails tout étriqués ? Vous rêvez que votre cheval ait une avant main incroyablement bien musclée avec un poitrail digne d’un body builder ? Venez par ici, j’ai ce qu’il vous faut. 😁
On parle beaucoup de la musculature de l’encolure, du dos, des abdos, des fesses mais rarement du poitrail. Et pourtant sans ces muscles, le cheval ne tiendrait tout simplement pas debout. C’est pas une blague ! Je vous explique pourquoi.
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Table des matières
Le poitrail du cheval correspond en fait à ses pectoraux
Bah oui comme nous ! Les muscles entre les deux bras, ce sont les pectoraux !
Ils ont aussi les mêmes fonctions que nos pectoraux à nous. En effet, ce sont des muscles adducteurs ! C’est à dire que leur rôle est de ramener les bras vers l’axe central du corps. Pour le cheval c’est pareil, ce sont les pectoraux qui permettent, entre autres, de croiser les antérieurs.
En savoir plus : 7 raisons de faire des déplacements latéraux tous les jours
Pas de poitrail… pas de cheval !
Après « Pas d’abdos, pas de dos » voici le temps de « Pas de poitrail, pas de cheval ». En fait, le cheval a une particularité d’une importance capitale. Il n’a pas de clavicule !
“Oui enfin la clavicule ça sert pas à grand chose à part à être cassée quand on fait séparation de corps face à un arbre en cross !” (témoignage personnel – ça fait mal)
Et bien si, la clavicule est fondamentale, car c’est elle seule qui relie le membre supérieur au reste du squelette ! L’humérus (l’os du bras) est articulé avec la scapula (l’omoplate). La scapula est reliée au reste du corps (au sternum en l’occurrence) par l’intermédiaire de la clavicule uniquement. Le reste des liaisons sont musculaires et pas osseuses.
Du coup chez le cheval qui n’a pas de clavicule, ses antérieurs ne sont reliés au reste de leur corps que par des chaînes musculaires. Sa tête, son encolure et son rachis thoracique sont comme “dans le vide”.
Pour ses postérieurs par contre, ils sont solidement rattachés à la colonne vertébrale grâce au bassin et plus particulièrement grâce à l’articulation sacro iliaque.
Et les pectoraux là dedans ?
Et bien justement, ce sont eux qui “jouent le rôle de clavicule”. Ainsi, ils vont relier les antérieurs au tronc et donc au reste du corps.
D’ailleurs le terme “pectoraux” est assez vaste. On regroupe là dedans plusieurs muscles (schématisés en vert sur le schéma en dessous) : le muscle pectoral ascendant, pectoral transverse, pectoral descendant et le muscle subclavier (pectoral scapulaire).
Auxquels on doit rajouter les muscles dentelés (en orange) : le muscle dentelé du cou et le muscle dentelé ventral du thorax.
On les appelle les muscles sustentateurs du tronc
Les muscles pectoraux et dentelés vont se fixer sur la face interne de la scapula et de l’humérus. Ils vont ensuite se fixer sur les côtes ou sur le sternum. Ça va créer une sangle musculaire, un hamac qui va permettre de porter le tronc entre les deux antérieurs. C’est d’ailleurs pour ça qu’on les appelle “muscles sustentateurs du tronc”.
Les muscles dentelés
Ils ne font pas partie des muscles du poitrail à proprement parler mais ils ont le même rôle alors je me dois d’en parler. Sur le dessin ci-dessous sur lequel la scapula a été enlevée, on voit très bien les muscles dentelés. Ils s’insèrent sur la face interne de la scapula (en haut) et viennent s’amarrer sur les dernières vertèbres cervicales et sur les premières côtes. Leur contraction va donc faire “remonter” le tronc et la base de l’encolure entre les deux antérieurs.
Les muscles pectoraux
Quant à eux, ils s’insèrent sur le haut de l’humérus (le haut du bras, comme chez nous) et le relient au sternum. Leur rôle va être la sustentation du tronc comme les dentelés. Et comme je le disais plus haut, ils vont également avoir une action adductrice. Ils vont permettre au cheval de ramener ses antérieurs vers l’intérieur.
Ce qu’il faut retenir
Ce groupe de muscles très puissants est prépondérant pour la légèreté de l’avant main. Les pectoraux sont les muscles qui entraînent cette sensation de “remontée du garrot” tandis que les dentelés eux vont permettre de remonter de la base de l’encolure pour adopter une attitude dite du « ramener ». Leur travail est donc indispensable pour une bonne qualité de rassembler.
Petite anecdote. Vous avez déjà remarqué que certains chevaux que l’on commence à travailler très tard (7-8 ans) grandissent un peu après plusieurs mois de travail ? Et bien c’est purement musculaire ! Avec le travail, les dentelés et les pectoraux se sont tonifiés et on fait remonter le buste entre les antérieurs, faisant gagner au cheval quelques petits cm au garrot !
Du coup, comment je peux faire pour muscler le poitrail de mon cheval ?
Exercice #1 – La descente d’encolure
Et oui, comme pour les abdominaux et le dos ! En fait, en baissant sa tête dans un exercice dynamique (pas juste en broutant), l’avant-main du cheval va se trouver surchargée. Les pectoraux et les dentelés vont donc se contracter de manière excentrique pour résister à la surcharge imposée, et donc se développer !
Une bonne raison pour commencer ou finir sa séance par 5-10 min de trot actif avec le nez vers le bas dans la décontraction !
Exercice #2 – Les déplacements latéraux
Dans ce cas là ce seront plutôt les pectoraux qui vont travailler. Ils vont travailler en contraction concentrique puisque, rappelez vous, ce sont des muscles adducteurs, ce sont eux qui permettent le croisement des antérieurs !
Sur un appuyer à droite par exemple, quand l’antérieur gauche passera devant l’antérieur droit, ce sont les pectoraux à gauche qui permettent ce mouvement.
Vous pouvez travailler à peu près tous les déplacements latéraux (épaules en dedans, contre épaule, tête au mur, contre tête, appuyer, cession à la jambe, etc.).
D’ailleurs, ces mouvements de dressage aident aussi les chevaux d’obstacle. On va voir ça tout de suite puisque les pectoraux sont très utiles à l’obstacle, vous allez comprendre.
Exercice #3 – L’obstacle
Et oui, là encore, en sautant, vous travaillez la musculation des pectoraux !
Quand le cheval saute, les pectoraux se contractent de deux manières :
- A l’appel ils se contractent de manière concentrique. Ce sont eux qui engendrent le mouvement d’élévation de l’avant-main (remontée du garrot).
- A la réception, ils vont se contracter de manière excentrique pour amortir la retombée du tronc entre les deux antérieurs. Ils vont permettre d’épargner un peu les articulations plus basses. En effet, souvenez vous à la réception d’un obstacle, le cheval peut encaisser des forces allant jusqu’à 4 fois son poids dans un seul antérieur. D’où l’intérêt de compter ses sauts pendant sa séance. Mais comme c’est pas facile, Equisense Motion le fait pour vous 😁
Vous pouvez ainsi faire plein de sauts de puce, c’est génial à la fois pour le poitrail et les abdominaux !
Le « trousser »
Aussi, les pectoraux (notamment le pectoral descendant) vont participer au « trousser ». Ca correspond au moment du planer où le cheval plie très fortement ses antérieurs.
Vous avez déjà remarqué que certains chevaux serrent légèrement les genoux au planer alors que d’autres les écartent ? Et bien ceux qui les serrent sont ceux qui contractent leurs pectoraux ! En effet comme je vous l’ai expliqué avant, les pectoraux avec leur action adductrice permettent de rapprocher les deux humérus de la ligne centrale. Au moment du trousser, si les pectoraux descendants sont contractés, ça va permettre une plus grande flexion dans antérieurs et un rapprochement des deux genoux.
Conclusion
Voilà comment “j’ai fait faire des pompes à mon cheval” ! En travaillant successivement les descentes d’encolure, le travail de deux pistes et en travaillant à l’obstacle ! Et croyez moi qu’après ça, il gagnera en légèreté de l’avant main. Peut être même gagnera-t-il en rebond ? Pour ça, Equisense Motion vous le dira !
A très vite pour un prochain article,
Camille Saute,
Directrice R&D chez Equisense.
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